mercredi 12 septembre 2007

Musique - Whatever and ever Amen (1997), by Ben Folds Five

Comme son nom l'indique si bien, Ben Folds Five est composé de... 3 musiciens: Ben Folds au piano et au chant, Darren Jessee à la batterie et Robert Sledge à la basse.
Fondé en 1994, ils se séparèrent en 2000 pour suivre chacun une carrière solo. Mais dans cet intervalle sont nés 4 albums dont le fabuleux Whatever and ever Amen!

La formation mêle adroitement un jazz précis et stylé à une pop entraînante et débridée. Les chansons alternent sans heurt surréalisme et mélancolie. Parmi elles, l'une vous fera probablement hurler à tue-tête "And don't forget.... to give me back my black T-shirt... You bitch!" (Song For The Dumped) et d'autres vous ferons frissonner (Brick, Smoke...).

En somme, voici un album complet qui saura vous accompagner dans les moments de bonheur, comme dans les heures plus sombres, et qui ne quittera probablement pas votre platine avant plusieurs jours!

dimanche 2 septembre 2007

Film - Savrseni krug (1997), by Ademir Kenovic

Il est des films qui marquent par la dureté de leur sujet et la simplicité de leur traitement; Savrseni krug fait partie de ceux-là.

Ce film nous plonge dans l'atmosphère de la guerre en ex-yougoslavie, et plus particulièrement à Sarajevo où les affrontements entre bosniaques, serbes et croates font rage. C'est dans ce contexte trouble que le chemin de deux enfants, Adis et Kerim, ayant échappé au massacre de leur famille, va croiser celui d'Hamza, un poète bosniaque dont la femme et la fille viennent de quitter la ville pour fuir les affrontements.

A mesure que l'histoire se déroule, et que nous nous retrouvons plongés en plein centre du conflit, parmi les décombres, les snipers et les balles perdues, nous oscillons entre le cercle vertueux de la complicité naissante, et le cercle vicieux de cette guerre fratricide qui n'appelle qu'à la vengeance froide, irréfléchie et instinctivement animale.

En fin de compte, la question n'est plus de savoir ce qui nous fait prendre les armes mais ce qui nous retient...

Livre - Théâtre * (1999), by Eric-Emmanuel Schmitt

"Freud: Dieu, c'est un cri, c'est une révolte de la carcasse!"

"L'Inconnu: Et il y aura d'autres pestes, mais à l'origine de toutes ces pestes, le même virus, celui même qui t'empêche de croire en moi: l'orgueil! Jamais l'orgueil humain n'aura été si loin. Il fut un temps où l'orgueil humain se contentait de défier Dieu; aujourd'hui, il le remplace."

"L'Inconnu: J'ai fait l'homme libre.
Freud: Libre pour le mal!
L'Inconnu: Libre pour le bien comme pour le mal, sinon la liberté n'est rien."

"L'Inconnu: Le docteur Freud me trouve puéril. On est toujours puéril lorsqu'on s'émerveille de la vie."

--- Eric-Emmanuel Schmitt - Le Visiteur

Eric-Emmanuel Schmitt regroupe ici quatre pièces en prose, toutes plus poignantes les unes que les autres. Les thèmes évoqués sont multiples: l'amour, l'homosexualité, le sida, l'existence de Dieu, les différentes facettes du Mal, ... mais chacune se voit offrir un écrin à sa hauteur.

La nuit de Valognes (1991), sa première pièce, n'en est pas moins un texte poignant faisant voler en éclat le mythe de Don Juan avec maîtrise, verve et intelligence.
Le Visiteur (1993) pousse le lecteur, à travers Sigmund Freud, à se poser la question de l'existence de Dieu et s'amuse à le/nous faire douter.
Le Bâillon est un court monologue traitant de l'homosexualité, du SIDA et de l'accompagnement dans la mort
L'école du Diable (1996), écrite pour une soirée d'Amnesty International, dénonce les nouveaux masques qu'emprunte le Mal à notre époque.

La plume d'Eric-Emmanuel Schmitt impressionne par sa brillance, sa liberté de ton et la finesse avec laquelle les sujets les plus sensibles sont abordés, sans didactisme ni prétention.
Les répliques sont rythmées, parfois humoristiques, parfois acerbes, mais toujours pleines de réflexion. Voilà un livre et un théâtre qu'il est bon de connaître.