lundi 30 juillet 2007

Film - Irma la Douce (1963), by Billy Wilder

Ahhh Paris! Ville de l'amour et du romantisme... Ville où s'encanailler aussi. Ses "poules", ses "guys", ses policiers "compréhensifs"... et Irma La Douce! La mécanique tourne sans heurt.

C'était sans compter Nestor Patou, nouveau policier incorruptible et incorrigible! Par le jeu des événements, celui-ci devient bientôt le mac d'Irma. Mais son intégrité ne peut souffrir qu'elle l'entretienne. Il lui faut donc trouver un travail de nuit pour qu'Irma n'en sache rien et se déguiser en riche lord anglais le jour, payant grassement de simples parties de cartes avec elle pour l'empêcher d'avoir d'autres clients...

Voilà une sympathique comédie américaine dans le Paris carte postal, où la gouaille du personnage de Shirley MacLaine s'allie au comique irrésistible d'un Jack Lemmon complètement dépassé par la situation et son amour.

vendredi 27 juillet 2007

Musique - Prophesy (2001), by Nitin Sawhney

Avant de véritablement débuter le week-end, voici un album que j'ai particulièrement écouté à la lecture du livre de Sarah Kane. D'une certaine manière, les deux ambiances surent se compléter. Les chansons n'ont rien de triste ou de déprimant, juste une douce mélancolie.

Dans cet album, Nitin Sawhney réussit à mêler voix aériennes et orchestrations légères, influences indiennes et guitares flamenco, drum & bass et sonorités électroniques... Il s'agit d'un album protéiforme car résolument tourné vers les mariages, parfois inattendus, entre plusieurs courants de world music, une formation classique que l'on sent sourdre et des expérimentations électro maîtrisées. Les voix y trouvent une place prépondérante car les résonances portugaises, indiennes, anglaises se mêlent, s'entremêlent et se démêlent en un ballet incessant de trip-hop, de rap, de slam, ... Ces volutes sonores vous feront rapidement perdre pied et décoller pour votre plus grand plaisir!

Livre - Complete plays (1995-2000), by Sarah Kane

"Have you made any plans?
Take an overdose, slash my wrists then hang myself.
All those things together?
It couldn't possibly be misconstrued as a cry for help."
--- Sarah Kane - 4.48 Psychosis

Au travers de six pièces (Blasted (1995), Phaedra's love (1996), Cleansed (1998), Crave (1998), 4.48 Psychosis (2000) et Skin (1997)), Sarah Kane nous invite, ou plutôt nous entraîne, dans une découverte de son monde intérieur; une sorte d'antithèse de Finding Neverland!
La couverture du livre est une photographie de James Nachtwey et je pense que rares sont les photographies qui auraient pu véhiculer une vision plus pertinente de ce que nous sommes sur le point de découvrir.


William Shakespeare choqua son siècle en faisant "mourir" les personnages sur scène; Sarah Kane nous choque à force de démantibuler, pièce après pièce, chacun de ses personnages, corps comme esprit! Je n'ai rien lu d'aussi douloureux.

Les personnages se détestent, parfois détestent les autres, et échouent (?) dans leur quête d'un sens au monde qui les entoure. Ils se blessent à coups d'oeils, de mots, de sexe, ... tout devient arme et personne n'est épargné.

La lecture chronologique des pièces fait ressortir une annulation progressive de l'acteur ou du rôle en temps que partie identifiable:
  • dans Blasted, les personnages ont un prénom ou un qualificatif: Ian, Cate, Le Soldat
  • dans Crave, ils sont nommés 'A', 'B', 'C' et 'M', mais à mesure que l'on avance, ces quatre rôles s'entrecroisent jusqu'à faire penser que 'A' et 'M' sont une seule et même personne, de même que 'B' et 'C', à moins qu'il ne s'agisse que d'un seul esprit schizophrène...
  • dans 4.48 Psychosis, plus aucun personnage n'est défini.
Ceci amène un travail énorme et une interprétation forcément subjective des metteurs en scène et des acteurs désireux de relever le défi. Allez donc voir les différentes adaptations, elles se révèleront toujours être un nouvel axe de lecture de l'oeuvre de Sarah Kane.

Même si elle s'est grandement inspirée de son état (psychotique, dépressive et sa tendance borderline l'a conduite au suicide), je vous invite à suivre le conseil de David Greig (auteur de la très intéressante préface de ce livre):

"To read these plays for what they tell us about their author is, to my mind, a pointlessly forensic act.
The work's true completion comes when the plays are read for what they tell us about ourselves."

jeudi 26 juillet 2007

Livre - Americana (1971), by Don DeLillo

Aller, je me lance, voici un n-ième blog sur les livres, la musique et les films...
Après tout, c'est un sujet assez vaste pour que tout le monde y trouve son compte!
D'entrée de jeu, je vais commencer par tricher en m'inspirant des entrées faites à une autre époque sur un autre site (DeviantArt pour ne pas le citer!). J'espère ainsi bénéficier de ce gain de temps pour ne pas être en retard sur des posts que je voudrais hebdomadaires...

Americana n'est pas une histoire! Don DeLillo se sert simplement de cette excuse pour ciseler des personnages excentriques, barrés et attachants.

Prenez un homme accompli dans son travail, blasé et ennuyé par la vie qu'il mène au point de passer le plus clair de son temps à faire des colliers de trombones et tester sa secrétaire dans des jeux de pouvoir. Insufflez lui le désir d'une nouvelle crise d'adolescence et mettez lui dans les mains une petite caméra. Le voilà qui s'entoure d'un alcoolique, d'un vétéran du Vietnam et d'une sculpteuse, tous un peu perdu, un peu curieux, et surtout désireux "d'autre chose".

Vous obtenez Americana, ou le roman photo, façon super 8 d'un apprenti cinéaste à la recherche d'un sujet à filmer dans une Amérique "profonde". Le ton est parfois sépia, parfois Technicolor, mais fait toujours mouche. Pour moi, Don DeLillo est avant tout un sculpteur de personnages, le monde dans lequel ils évoluent est secondaire.