vendredi 27 juillet 2007

Livre - Complete plays (1995-2000), by Sarah Kane

"Have you made any plans?
Take an overdose, slash my wrists then hang myself.
All those things together?
It couldn't possibly be misconstrued as a cry for help."
--- Sarah Kane - 4.48 Psychosis

Au travers de six pièces (Blasted (1995), Phaedra's love (1996), Cleansed (1998), Crave (1998), 4.48 Psychosis (2000) et Skin (1997)), Sarah Kane nous invite, ou plutôt nous entraîne, dans une découverte de son monde intérieur; une sorte d'antithèse de Finding Neverland!
La couverture du livre est une photographie de James Nachtwey et je pense que rares sont les photographies qui auraient pu véhiculer une vision plus pertinente de ce que nous sommes sur le point de découvrir.


William Shakespeare choqua son siècle en faisant "mourir" les personnages sur scène; Sarah Kane nous choque à force de démantibuler, pièce après pièce, chacun de ses personnages, corps comme esprit! Je n'ai rien lu d'aussi douloureux.

Les personnages se détestent, parfois détestent les autres, et échouent (?) dans leur quête d'un sens au monde qui les entoure. Ils se blessent à coups d'oeils, de mots, de sexe, ... tout devient arme et personne n'est épargné.

La lecture chronologique des pièces fait ressortir une annulation progressive de l'acteur ou du rôle en temps que partie identifiable:
  • dans Blasted, les personnages ont un prénom ou un qualificatif: Ian, Cate, Le Soldat
  • dans Crave, ils sont nommés 'A', 'B', 'C' et 'M', mais à mesure que l'on avance, ces quatre rôles s'entrecroisent jusqu'à faire penser que 'A' et 'M' sont une seule et même personne, de même que 'B' et 'C', à moins qu'il ne s'agisse que d'un seul esprit schizophrène...
  • dans 4.48 Psychosis, plus aucun personnage n'est défini.
Ceci amène un travail énorme et une interprétation forcément subjective des metteurs en scène et des acteurs désireux de relever le défi. Allez donc voir les différentes adaptations, elles se révèleront toujours être un nouvel axe de lecture de l'oeuvre de Sarah Kane.

Même si elle s'est grandement inspirée de son état (psychotique, dépressive et sa tendance borderline l'a conduite au suicide), je vous invite à suivre le conseil de David Greig (auteur de la très intéressante préface de ce livre):

"To read these plays for what they tell us about their author is, to my mind, a pointlessly forensic act.
The work's true completion comes when the plays are read for what they tell us about ourselves."

Aucun commentaire: