vendredi 3 août 2007

Livre - House of leaves (2000), by Mark Z. Danielewski

House of leaves, c'est avant tout une naissance underground. Des chapitres écrits et mis en ligne les uns après les autres sur plusieurs années, et la formation d'une véritable communauté autour d'une oeuvre atypique rentrant de plain-pied dans la catégorie dite littérature ergodique.

Certains livres ont une histoire compliquée, une profusion de personnages, ou de lieux... Rien de tout cela ici, la difficulté est ailleurs. L'action de House of leaves prend place essentiellement dans une maison et seuls trois personnages ont un rôle prépondérant dans l'intrigue: Will Navidson, Zampanò et Johnny Errand.
  • Le premier est un reporter photo filmant l'installation dans sa nouvelle maison, film intitulé le Navidson record
  • le second est l'homme qui écrivit un essai sur le film
  • le dernier est celui qui trouva l'essai et commença à l'étudier
L'originalité du livre tient tout d'abord à sa mise en page: à chaque personnage, une écriture différente, le mot house apparaît systématiquement en bleu (ou en gris pour les éditions noir et blanc), et des notes de bas de page (possédant parfois leurs propres notes de bas de page et ainsi de suite) viennent compléter les informations mises à notre disposition.

Le pas suivant nous amène à considérer qu'une partie de la maison change de taille et de forme, jusqu'à défier les lois même de la logique et de la physique; la maison pouvant être plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur.

Cette facette est alors répercutée sur le texte même du livre, prenant la forme des couloirs que l'on emprunte, des salles que l'on traverse ou des escaliers que l'on gravit, faisant naître chez le lecteur des sentiments de claustrophobie ou d'agoraphobie. Après quelques pa(ge)s, tous ces éléments entremêlés nous font plonger au coeur du livre, de la maison...

Le triptyque offert n'est qu'une mise en abîme de notre état d'esprit à la lecture du livre. D'abord interloqué par les changements de forme de la maison, on désire en faire une visite exhaustive [Will Navidson]. Vient ensuite le moment de doute face à un film qui pourrait tout à fait n'être qu'un montage destiné à offrir le scoop parfait [Zampanò]. La folie fait alors son entrée car Johnny Errand (et nous avec lui) louvoie entre croire en refuser l'impossible et finit par perdre pied.

Son approche déconcertante et ses ressorts stylistiques vous déstabiliseront certainement, vous aimerez ou non, mais une chose est certaine, ce livre ne vous laissera pas insensible!

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